Guerre en Ukraine : Kiev revendique une frappe contre un dépôt de munitions dans une région russe (2024)

Table of Contents
LIVE LE CONTEXTE Le point sur la situation vendredi à 21heures Le point sur la situation vendredi à la mi-journée Tout le live Ce live est à présent terminé Cinq morts au cours de bombardements russes sur l’oblast de Donetsk Kiev revendique une frappe sur un dépôt de munitions dans une région russe frontalière «Nous ne devons pas baisser les bras!»: Giorgia Meloni assure l’Ukraine de son soutien sans faille L’offensive russe près de Pokrovsk a commencé à ralentir, selon les observateurs L’armée russe affirme avoir pris un nouveau village dans l’oblast de Donetsk Rencontre entre Meloni et Zelensky, en quête de plus d’armes Avec «Russians at War», la réalisatrice russo-canadienne Anastasia Trofimova juge «absurde» d’y voir une propagande orchestrée par la Russie Washington et Berlin refusent toujours d’autoriser Kiev à utiliser des armes à longue portée sur le territoire russe Les Etats-Unis craignent que l’Iran ne transfère des missiles balistiques à la Russie Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Viktor Orban possible en Italie Keir Starmer rencontrera Joe Biden le 13septembre, pour notamment discuter du «soutien solide à l’Ukraine» Colère en Ukraine après la présentation à Venise du film «Russians atWar» Le point sur la situation vendredi à 21heures Une frappe russe dans la région ukrainienne de Soumy fait un mort et quatre blessés Le bilan de la frappe russe sur Pavlohrad est désormais d’un mort et 64blessés Le patron de l’AIEA s’inquiète de la sécurité des centrales nucléaires de Koursk et Zaporijia Vovtchansk, ville de l’est de l’Ukraine attaquée par l’armée russe, réduite à un champ de ruines Enquête visant des recruteurs de l’armée ukrainienne après lamort d’un homme Le président Zelensky est arrivé au sommet italien de Cernobbio Le contexte References
Guerre en Ukraine: Kiev revendique une frappe contre un dépôt de munitions dans une région russe (1)

Live terminé

Un incendie provoquant la détonation d’explosifs s’est déclaré samedi après une attaque de drone ukrainien dans la région russe de Voronej, frontalière de l’Ukraine, et une évacuation des habitants a été ordonnée, a annoncé le gouverneur local.

Le 06/09 à 21:00 L’essentiel

Le point sur la situation vendredi à 21heures

  • Le bureau du procureur de l’oblast de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine et proche de la frontière russe, a fait état de attaque d’un village ayant fait un mort et quatre blessés. Une frappe russe sur Pavlohrad, dans l’est du pays, a fait un mort et 64blessés, selon Serhi Lyssak, le chef de l’administration militaire de l’oblast de Dnipropetrovsk.
  • Lors d’une réunion à Ramstein, en Allemagne, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé «instamment» aux pays membres du groupe de contact sur la défense de l’Ukraine de fournir au pays plus de moyens de défense aérienne. M.Zelensky s’est ensuite rendu vendredi soir à Cernobbio, dans le nord de l’Italie, où il participera au forum économique The European House-Ambrosetti, auquel assiste aussi le premier ministre hongrois, Viktor Orban, principal critique en Europe du soutien des Vingt-Sept à l’Ukraine.
  • Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, a évoqué une «situation alarmante» à la centrale nucléaire de Koursk, qui se trouve dans une région russe où les forces ukrainiennes ont lancé au début d’août une offensive transfrontalière. M.Grossi s’était rendu sur place à la fin d’août. Il avait rappelé que les deux réacteurs en activité se trouvaient «sans protection spécifique» contre les combats.
  • Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a estimé que «la Chine est devenue un moteur décisif de la guerre en Ukraine», dans la mesure où «c’est la Chine qui permet la production de beaucoup des armes employées par la Russie». «J’appelle la Chine à cesser de soutenir la guerre illégale de la Russie», a ajouté le secrétaire général, dont le mandat expire le 1eroctobre.

Le 06/09 à 14:29 L’essentiel

Le point sur la situation vendredi à la mi-journée

  • Lors d’une réunion à Ramstein, en Allemagne, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé «instamment» aux pays membres du groupe de contact sur la défense de l’Ukraine de fournir au pays plus de moyens de défense aérienne.
  • Lors de cette rencontre, le secrétaire à la défense américain, Lloyd Austin, a annoncé une nouvelle aide militaire de 250millions de dollars (225millions d’euros). Le ministre de la défense allemand, Boris Pistorius, a annoncé la livraison de douze obusiers Panzerhaubitze 2000supplémentaires. Dans un communiqué, le ministère de la défense britannique a signalé qu’une première livraison de 650 «systèmes de missiles modulaires légers» aurait lieu d’ici à la fin de l’année.
  • Selon l’armée ukrainienne, cinq missiles balistiques russes de type Iskander-M/KN-23 se sont abattus sur des «infrastructures civiles» de Pavlohrad, dans l’oblast de Dnipropetrovsk, où le chef de l’administration militaire régionale a fait état d’un mort et d’une cinquantaine de blessés.
  • Vingt-sept des 44drones Shahed lancés dans la nuit par l’armée russe ont été interceptés, annonce vendredil’armée ukrainienne, qui signale, en outre, les tirs d’un missile Kh-59 et d’un missile antiradar Kh-31P, sans en préciser les conséquences.
  • Le Kremlin a promis «des restrictions» aux médias américains encore présents en Russie, en représailles aux sanctions que Washington a imposées mercredi à des organes de presse russes.

Tout le live

Le 08/09 à 05:17

Ce live est à présent terminé

Merci de l’avoir suivi. Retrouvez notre nouveau direct au sujet de la guerre en Ukraineici.

Le 07/09 à 21:59

Cinq morts au cours de bombardements russes sur l’oblast de Donetsk

Des tirs d’obus russes ont tué samedi cinq personnes dans l’oblast de Donetsk, selon des responsables. Trois personnes ont été tuées et quatre blessées dans la ville de Kostiantynivka (🚩), a précisé le gouverneur de l’oblast de Donetsk, Vadim Filachkine, tandis que deux hommes d’une cinquantaine d’années ont été tués dans un bombardement près de la ville de Toretsk (🚩), à environ 20km au sud-est.

Vadim Filachkine a affirmé dans un message publié sur Telegram que trois hommes âgés de 24 à 69ans avaient été tués et qu’un immeuble de plusieurs étages, un bâtiment administratif et un magasin avaient été endommagés lors de l’attaque contre Kostiantynivka.

Trois autres personnes ont été légèrement blessées et ont reçu un traitement médical. La chaîne publique Suspilne, citant Anastasiia Medvedeva, porte-parole du bureau du procureur de Donetsk, a déclaré que la quatrième personne blessée était une femme de 57ans souffrant d’un éclat d’obus et d’un traumatisme crânien.

Le 07/09 à 20:16

Kiev revendique une frappe sur un dépôt de munitions dans une région russe frontalière

L’Ukraine a revendiqué samedi une frappe contre un dépôt de munitions russe d’une région frontalière. Elle survient après une semaine d’intenses bombardements russes, qui ont tué au moins 55 personnes à Poltava, dans le centre de l’Ukraine, et 7 autres à Lviv, dans l’Ouest.

Un important incendie, provoquant la détonation de nombreux explosifs, s’est déclaré samedi après une attaque de drone ukrainien dans la région russe de Voronej, frontalière de l’Ukraine, et une évacuation des habitants a été ordonnée, a annoncé le gouverneur local, Alexandre Goussev. Les systèmes russes de défense antiaérienne «ont détecté et neutralisé un drone» tôt le matin, a écrit M.Goussev sur Telegram.

Si «personne n’a été blessé», la chute du drone a provoqué un incendie au sol «qui s’est propagé sur des objets explosifs, et une détonation s’est produite», a-t-il expliqué, sans plus de précisions sur la nature de ces objets. En raison de l’incendie, «il a été décidé d’évacuer les habitants d’un village» vers des localités voisines, selon la même source. Selon des chaînes Telegram russes, l’incendie se serait déclaré dans un dépôt de munitions.

Le service de sécurité d’Ukraine (SBU) a ensuite confirmé avoir frappé un dépôt de munitions. Une source du SBU a dit à l’Agence France-Presse que Kiev ciblait «des terrains d’aviation militaires, des dépôts de munitions et des infrastructures» dans le but de «créer une zone démilitarisée dans les régions russes jouxtant l’Ukraine».

Le 07/09 à 15:25

«Nous ne devons pas baisser les bras!»: Giorgia Meloni assure l’Ukraine de son soutien sans faille

La présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, a assuré l’Ukraine de son soutien lors d’une rencontre samedi à Cernobbio avec le président Volodymyr Zelensky. Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House-Ambrosetti, qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Côme.

«Nous ne devons pas baisser les bras!», a lancé MmeMeloni devant le parterre du forum économique, s’adressant aux alliés de Kiev mais aussi à une opinion publique qui est, selon elle, «légitimement inquiète de la guerre». S’ils réaffirment régulièrement leur solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s’enlise.

Mme Meloni a averti que laisser tomber l’Ukraine «n’apportera pas la paix, mais le chaos» et des conséquences économiques «plus graves que ce qu’il en coûte aujourd’hui pour soutenir l’Ukraine». Aider Kiev à se défendre a créé les conditions d’une «impasse» dans la guerre permettant des pourparlers de paix, a également fait valoir la présidente du conseil italien.

«Je remercie Giorgia et le peuple italien pour leur soutien et leurs efforts conjoints en vue de rétablir une paix juste», a écrit le dirigeant ukrainien sur X à l’issue de l’entretien, postant une vidéo de leur rencontre.

Le 07/09 à 13:36

L’offensive russe près de Pokrovsk a commencé à ralentir, selon les observateurs

Au cours de la semaine dernière, l’armée russe ne progresse plus aussi rapidement aux environs de la localité de Pokrovsk (🚩) dans l’oblast de Donetsk, rapporte le média d’investigation russe indépendant Agentstvo (littéralement, l’Agence) en s’appuyant sur les données des analystes et du ministère de la défense russe.

Ces conclusions confirment les propos du commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Oleksandr Syrsky, qui a déclaré jeudi sur CNN que la stratégie de Kiev visant à détourner les troupes russes fonctionnait.

Au cours de la semaine, les troupes russes n’ont capturé que 10 kilomètres carrés dans les environs de Pokrovsk, selon des données du projet ukrainien d’OSINT, DeepState. La semaine précédente (du 26août au 1erseptembre), elles avaient capturé 73kilomètres carrés de territoire. Du 19 au 25août et du 11 au 18août, la Russie avait pris le contrôle de 58,6kilomètres carrés de territoire à chacune des périodes.

Sur au moins une section du front près de Pokrovsk, l’Ukraine a même pu contre-attaquer. Jeudi 5septembre, l’Ukraine a repris le contrôle du village de Nelipivka (📍), au nord de Niou-Iork, rapporte l’Institut for The Study of War (ISW).

Le 07/09 à 12:57

L’armée russe affirme avoir pris un nouveau village dans l’oblast de Donetsk

L’armée russe affirme, samedi, avoir pris un nouveau village dans l’est de l’Ukraine, où elle poursuit son avancée face à des troupes ukrainiennes en infériorité numérique et manquant de puissance de feu. Les forces russes ont «libéré la localité de Kalynove» (🚩) dans l’oblast de Donetsk, a écrit le ministère de la défense russe dans un communiqué. Selon le recensement ukrainien de 2001, le village comptait environ 200habitants.

Il y a trois localités portant le nom de Kalynovedans cette région. Deux sont déjà aux mains de l’armée russe. La troisième est située à environ 35 kilomètres de Pokrovsk, un important nœud logistique, cible depuis plusieurs semaines des troupes russes qui s’en rapprochent de plus en plus. Selon DeepState, le site de géolocalisation des combats, vendredi, elle n’avait pas été prise.

Jeudi, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a affiché sa volonté inébranlable de conquérir tout le Donbass, la grande zone industrielle de l’est l’Ukraine, qui comprend la région de Donetsk.

Le 07/09 à 11:08

Rencontre entre Meloni et Zelensky, en quête de plus d’armes

Guerre en Ukraine: Kiev revendique une frappe contre un dépôt de munitions dans une région russe (2)

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rencontré, samedi à Cernobbio, dans le nord de l’Italie, la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, a annoncé la présidence du Conseil italien.

Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House - Ambrosetti, qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Côme et auquel a participé également le premier ministre hongrois, Viktor Orban, dont le pays occupe la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne.

L’Italie soutient les sanctions contre Moscou et fournit des armes à Kiev, mais est cependant opposée, à l’instar de la Hongrie, à leur usage en dehors du territoire ukrainien, à rebours de la plupart des pays européens. La rencontre de Giorgia Meloni avec M. Zelensky devrait lui permettre de l’assurer de son soutien sans faille au moment où l’un des partenaires de sa coalition de droite et d’extrême droite, Matteo Salvini, est farouchement opposé à toute incursion de Kiev en territoire russe.

Devant le parterre du forum économique, sorte de Davos à moindre échelle, M.Zelensky avait cependant assuré vendredi que «l’Italie fait tout ce qu’elle peut pour parvenir à la paix, nous ne lui demandons rien de plus que ce qu’elle fait déjà».

Le 07/09 à 11:02

Avec «Russians at War», la réalisatrice russo-canadienne Anastasia Trofimova juge «absurde» d’y voir une propagande orchestrée par la Russie

La réalisatrice Anastasia Trofimova a présenté hors compétition à la MostraRussians at War après avoir passé plusieurs mois au sein d’un bataillon russe sur le front ukrainien, glanant les témoignages de soldats dont elle a tiré ce film de plus de deux heures, provoquant la colère de personnalités politiques et culturelles ukrainiennes. Dans un message adressé au Monde par l’agence Capa, qui a coproduit son film, Anastasia Trofimova s’explique:

«En réponse aux récentes attaques portées contre mon filmRussians at Waret contre ma personne, je voudrais ici réaffirmer que cette coproduction franco-canadienne est un documentaire antiguerre, et qu’il a fallu prendre de grands risques pour le réaliser.

L’insinuation selon laquelle il s’agirait d’une propagande orchestrée par la Russie est absurde, sachant que je suis menacée de poursuites pénales en Russie. Je condamne sans ambiguïté l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe et reconnais la légitimité des enquêtes lancées par la Cour pénale internationale sur les crimes commis en Ukraine. Je comprends également la souffrance et la colère que ce thème peut déclencher chez celles et ceux qui ont à souffrir de la guerre.

Ma mère a émigré de Russie au Canada pour que nous puissions vivre dans un pays accordant de la valeur à la liberté d’expression et aux droits de l’homme. J’espère que mon film pourra être vu, apprécié ou contesté pour lui-même, et non sur la base de simples suppositions, et que le type de débat qu’il contribuera à nourrir pourra aider à la paix.»

Le 07/09 à 09:20

Washington et Berlin refusent toujours d’autoriser Kiev à utiliser des armes à longue portée sur le territoire russe

Guerre en Ukraine: Kiev revendique une frappe contre un dépôt de munitions dans une région russe (3)

Vendredi, à Ramstein (Allemagne), Volodymyr Zelensky a réitéré sa demande de pouvoir utiliser les armes à longue portée fournies par ses partenaires «non seulement sur le territoire occupé de l’Ukraine, mais aussi sur le territoire russe» pour détruire les bases à partir desquelles Moscou lance ses missiles. Puis, il a assuré qu’en aucun cas ces armes ne seraient utilisées pour frapper les civils ou les cibles non militaires.

Mais les Etats-Unis comme l’Allemagne continuent néanmoins de refuser de donner leur accord, par crainte d’une escalade avec Moscou, qui agite régulièrement la menace nucléaire. «Je ne pense pas qu’une seule capacité spécifique sera décisive», a déclaré le secrétaire d’Etat à la défense américain, Lloyd Austin, à l’issue de la réunion en Allemagne, disant que l’Ukraine devait miser sur la combinaison des différents armements. Son homologue allemand, Boris Pistorius, a affirmé, pour sa part, que la position de Berlin à cet égard restait inchangée.

Le 07/09 à 07:59

Les Etats-Unis craignent que l’Iran ne transfère des missiles balistiques à la Russie

Sean Savett, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, cité par l’agence Reuters, a déclaré, vendredi: «Nous mettons en garde contre l’approfondissement du partenariat sécuritaire entre la Russie et l’Iran depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et nous sommes alarmés par ces rapports. Tout transfert de missiles balistiques iraniens à la Russie représenterait une escalade dramatique du soutien de l’Iran à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine.»

Vendredi, le Wall Street Journal écrivait que l’Iran avait envoyé des missiles balistiques à courte portée à la Russie, selon des responsables américains et européens. Au début d’août, l’agence Reuters annonçait que des dizaines de militaires russes étaient formés en Iran à l’utilisation du système de missile balistique à courte portée Fath-360, selon les déclarations à l’agence de deux sources de renseignement européennes, qui s’attendent à la livraison imminente de centaines d’armes à la Russie.

Le 07/09 à 06:37

Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Viktor Orban possible en Italie

Le président ukrainien participe samedi au forum de Cernobbio, en Italie, où il doit réitérer ses appels pour obtenir plus d’armes pour faire face à l’avancée russe dans l’est de son pays. Le dirigeant doit s’adresser vers 19heures aux participants du forum The European House-Ambrosetti de Cernobbio, sorte de Davos à moindre échelle organisé jusqu’à dimanche sur les rives du lac de Côme.

Il y est arrivé vendredi quelques heures après avoir réclamé «plus d’armes» à ses alliés, lors d’une réunion des soutiens internationaux de Kiev sur la base aérienne américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne.

M.Zelensky a dit sur Telegram qu’il comptait s’entretenir samedi à Cernobbio avec des représentants d’entreprises italiennes et avec la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni. Celle-ci devrait l’assurer de son soutien sans faille, même si l’un des partenaires de sa coalition de droite et d’extrême droite, Matteo Salvini, est farouchement opposé à toute incursion de Kiev en territoire russe, comme celle que l’armée ukrainienne mène depuis le début d’août.

Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Viktor Orban, opposé à l’aide occidentale à l’Ukraine et proche du Kremlin, n’est pas confirmée à ce stade, mais le premier ministre nationaliste hongrois a dit qu’il s’entretiendrait «bien sûr» avec le président ukrainien à Cernobbio si l’occasion se présentait. «Nous avons une bonne relation», a assuré M. Orban aux journalistes. «S’il n’y a pas de dialogue, il n’y a aucune chance de paix.»

Lors du dernier face-à-face des deux dirigeant à Kiev, au début de juillet, M.Orban avait appelé M.Zelensky à envisager un «cessez-le-feu rapidement», illustrant leurs divergences mais aussi celles entre Budapest et la plupart des Européens. M.Zelensky avait, quant à lui, insisté sur l’importance d’une «paix juste» pour son pays, rappelant que l’Ukraine exigeait, pour tout cessez-le-feu, le retrait complet des forces russes du territoire ukrainien et le paiement de réparations. Viktor Orban avait suscité colère et incompréhension au sein de l’Union européenne (UE) en rendant, quelques jours plus tard, visite à Vladimir Poutine.

Campant sur ses positions, le dirigeant hongrois, dont le pays assure la présidence de l’UE, a réaffirmé vendredi que la recherche de la paix, par le biais de négociations, passait d’abord par un cessez-le-feu. Renvoyant dos à dos Kiev et Moscou, il a toutefois estimé qu’«aucune des deux parties n’a[vait] l’intention de faire la paix».

Le 06/09 à 22:45

Keir Starmer rencontrera Joe Biden le 13septembre, pour notamment discuter du «soutien solide à l’Ukraine»

Le premier ministre britannique, Keir Starmer, sera reçu le 13septembre par le président américain, Joe Biden, a annoncé vendredi la Maison Blanche. Ils discuteront entre autres du «soutien solide à l’Ukraine», et de la volonté d’arriver à une trêve à Gaza, ainsi que de la coopération pour «sécuriser les chaînes d’approvisionnement» et «améliorer la résistance au changement climatique», a déclaré Karine Jean-Pierre, porte-parole de l’exécutif américain.

Le 06/09 à 22:30

Colère en Ukraine après la présentation à Venise du film «Russians atWar»

Des personnalités politiques et culturelles ukrainiennes ont fait part de leur colère vendredi après la présentation hors compétition au festival du film de Venise du documentaire d’une réalisatrice russo-canadienne donnant la parole à des soldats russes, dénoncé comme étant de la «propagande russe».

La réalisatrice russo-canadienne Anastasia Trofimova a présenté à VeniseRussians at War après avoir passé plusieurs mois sur le front ukrainien au sein d’un bataillon russe, glanant les témoignages de soldats dont elle a tiré un documentaire.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, le chef de l’administration présidentielle Andriy Yermak a qualifié de «honteux» le fait que ce qu’il a qualifié de «film de propagande» ait été projeté à Venise. Il a estimé que les «personnalités de la culture russe» n’avaient pas le droit de «travailler dans le monde civilisé».

Daria Zarivna, activiste ukrainienne et conseillère de M.Yermak, a assuré que le film cherchait à «justifier» les actions de l’armée russe, et a accusé MmeTrofimova de «passer sous silence les crimes de guerre» qui sont imputés aux forces de Moscou en Ukraine.

La productrice Daria Bassel, qui dit avoir visionné le film lors du festival à Venise, a assuré qu’il s’agissait d’un «exemple parfait de pure propagande russe» dans lequel les soldats reprennent l’argumentaire du Kremlin pour justifier l’invasion de l’Ukraine. La cinéaste ukrainienne Iryna Tsilyk a comparé à du «vomi» l’ambition de MmeTrofimova de promouvoir un message en faveur de la paix à travers son documentaire. Elle a également critiqué les organisateurs du festival de Venise pour avoir choisi de présenter «quelque chose qui sent si mauvais».

Il s’agit d’un «documentaire anti-guerre, et (…) il a fallu prendre de grands risques pour le réaliser», a réagi MmeTrofimova dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. «L’insinuation selon laquelle il s’agirait d’une propagande orchestrée par la Russie est absurde, sachant que je suis menacée de poursuites pénales en Russie».

«Je condamne sans ambiguïté l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe et reconnais la légitimité des enquêtes lancées par la Cour pénale internationale sur les crimes commis en Ukraine», a ajouté la réalisatrice.

Selon son site Internet, Anastasia Trofimova a réalisé précédemment plusieurs documentaires en Syrie, en Irak, au Congo notamment pour le compte de la chaîne étatique russe RT, sanctionnée dans l’Union européenne et aux Etats-Unis.

Le 06/09 à 21:00 L’essentiel

Le point sur la situation vendredi à 21heures

  • Le bureau du procureur de l’oblast de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine et proche de la frontière russe, a fait état de attaque d’un village ayant fait un mort et quatre blessés. Une frappe russe sur Pavlohrad, dans l’est du pays, a fait un mort et 64blessés, selon Serhi Lyssak, le chef de l’administration militaire de l’oblast de Dnipropetrovsk.
  • Lors d’une réunion à Ramstein, en Allemagne, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé «instamment» aux pays membres du groupe de contact sur la défense de l’Ukraine de fournir au pays plus de moyens de défense aérienne. M.Zelensky s’est ensuite rendu vendredi soir à Cernobbio, dans le nord de l’Italie, où il participera au forum économique The European House-Ambrosetti, auquel assiste aussi le premier ministre hongrois, Viktor Orban, principal critique en Europe du soutien des Vingt-Sept à l’Ukraine.
  • Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, a évoqué une «situation alarmante» à la centrale nucléaire de Koursk, qui se trouve dans une région russe où les forces ukrainiennes ont lancé au début d’août une offensive transfrontalière. M.Grossi s’était rendu sur place à la fin d’août. Il avait rappelé que les deux réacteurs en activité se trouvaient «sans protection spécifique» contre les combats.
  • Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a estimé que «la Chine est devenue un moteur décisif de la guerre en Ukraine», dans la mesure où «c’est la Chine qui permet la production de beaucoup des armes employées par la Russie». «J’appelle la Chine à cesser de soutenir la guerre illégale de la Russie», a ajouté le secrétaire général, dont le mandat expire le 1eroctobre.

Le 06/09 à 18:55

Une frappe russe dans la région ukrainienne de Soumy fait un mort et quatre blessés

Le bureau du procureur de l’oblast de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine et proche de la frontière russe, a fait état jeudi sur Telegram d’une attaque sur un village ayant fait un mort.

«Le 6septembre, vers 15heures (…), les occupants [russes] ont largué, selon les données préliminaires, trois bombes aériennes guidées sur l’infrastructure civile du village de Krasnopillia», selon le bureau du procureur, qui précise: «A la suite de cette attaque, une femme de 66ans a été tuée dans sa maison, et quatre autres personnes, dont une jeune fille de 15ans, ont été blessées. Une quinzaine de maisons privées ont été endommagées.»

Le 06/09 à 18:47

Le bilan de la frappe russe sur Pavlohrad est désormais d’un mort et 64blessés

«Une journée difficile pour la région. Le nombre de blessés à Pavlohrad s’élève à 64. Une assistance psychologique a été apportée à 37 personnes», a assuré sur Telegram Serhi Lyssak, le chef de l’administration militaire de l’oblast de Dnipropetrovsk. Un précédent bilan de la frappe russe sur cette localité de l’est de l’Ukraine faisait état d’un mort et d’une cinquantaine de blessés.

Le 06/09 à 18:30

Le patron de l’AIEA s’inquiète de la sécurité des centrales nucléaires de Koursk et Zaporijia

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a fait part vendredi de son inquiétude pour la sécurité des centrales nucléaires de Koursk, en Russie, et de Zaporijia, en Ukraine, menacées par les combats et les bombardements.

Lors d’une rencontre avec le patron de l’agence atomique russe Rosatom, Alexeï Likhatchiov, à Kaliningrad, en Russie, M.Grossi a évoqué une «situation alarmante» à la centrale nucléaire de Koursk, qui se trouve dans une région russe où les forces ukrainiennes ont lancé début août une offensive transfrontalière surprise.

M.Grossi s’était rendu sur place fin août. Il avait souligné que les deux réacteurs en activité se trouvent «sans protection spécifique». Vladimir Poutine avait assuré en août que les forces ukrainiennes avaient tenté de frapper le site.

Le patron de l’AIEA a également rappelé l’incendie d’une tour de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par les forces russes dans le sud de l’Ukraine. La Russie avait imputé le sinistre à une attaque de drones ukrainiens, ce que Kiev dément.

Le 06/09 à 18:25

Vovtchansk, ville de l’est de l’Ukraine attaquée par l’armée russe, réduite à un champ de ruines

Une brigade de l’armée ukrainienne a publié jeudi des images aériennes de la ville de Vovtchansk, dans l’oblast de Kharkiv, dans le nord-est de l’Ukraine. Sur l’une de ces vidéos, transmises à l’Agence France-Presse vendredi, un drone survole une avenue où plus aucun bâtiment ne semble intact.

Vovtchansk, située à 5 kilomètres de la frontière russe, s’est retrouvée au centre des combats entre les armées russe et ukrainienne. Les troupes de Moscou ont lancé en mai une offensive dans cette région et ont été stoppées à Vovtchansk par les soldats ukrainiens.

«Avant la guerre, elle abritait plus de 17000 Ukrainiens, et seuls quelques désespérés s’y trouvent encore», a déclaré la «brigade présidentielle» ukrainienne jeudi sur Facebook. «C’est une nouvelle ville fantôme que [les Russes] ont rasée et couverte de cadavres», a affirmé cette brigade. Les images de Vovtchansk rappellent celles de Bakhmout et d’Avdiïvka, villes de l’Est ukrainien conquises par l’armée russe en mai2023 et février2024 au terme de longues batailles meurtrières.

La brigade présidentielle a assuré tenir bon face aux troupes russes, qui tentent «sans succès» de s’emparer de Vovtchansk. L’armée russe revendique presque quotidiennement la conquête de petits villages dans le Donbass, bassin industriel dont la conquête reste la «priorité numéro un» de la Russie, a rappelé jeudi Vladimir Poutine.

Le 06/09 à 18:19

Enquête visant des recruteurs de l’armée ukrainienne après lamort d’un homme

Le commissaire ukrainien aux droits humains a réclamé jeudi soir l’ouverture d’une enquête sur la mort d’un homme qui avait été, selon ses proches, interpellé et tabassé par des responsables chargés de la mobilisation militaire. Le centre de recrutement militaire régional de la région de Transcarpatie (ouest de l’Ukraine) a rejeté vendredi toutes les accusations dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

Cette affaire «nécessite une enquête immédiate, complète et impartiale», a lancé le commissaire Dmytro Lubinets sur Telegram, précisant avoir envoyé une requête en ce sens au procureur général et que des investigations pour «lésions corporelles (…) par négligence» ont été lancées.

L’armée ukrainienne, qui manque d’hommes après deux ans et demi d’invasion russe, s’efforce de regarnir ses rangs mais, contrairement au début de la guerre, les volontaires manquent et l’Ukraine s’est dotée en mai d’une nouvelle loi censée accélérer la mobilisation.

Des structures qui en sont cependant régulièrement accusées d’abus, voire de violences, surtout dans les régions occidentales, moins affectées par la guerre, certains médias allant jusqu’à dénoncer la «chasse aux hommes» en âge de combattre.

Le 06/09 à 18:17

Le président Zelensky est arrivé au sommet italien de Cernobbio

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est arrivé vendredi soir à Cernobbio, dans le nord de l’Italie, où il participera au forum économique The European House-Ambrosetti auquel assiste aussi le premier ministre hongrois, Viktor Orban, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.

Après une visite plus tôt dans la journée en Allemagne, où il a réclamé «plus d’armes» à ses alliés et a participé à une réunion avec le chancelier Olaf Scholz, M.Zelensky compte rencontrer Giorgia Meloni, attendue à Cernobbio samedi matin.

Une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Viktor Orban, opposé à l’aide occidentale à l’Ukraine, n’est pas confirmée à ce stade mais le Hongrois a déclaré qu’il se joindrait «bien sûr» à lui si l’occasion se présentait. «Nous avons une bonne relation», a assuré M. Orban aux journalistes. «S’il n’y a pas de dialogue, il n’y a aucune chance de paix», a-t-il fait valoir.

Lors de leur dernier face-à-face à Kiev début juillet, M.Orban avait appelé M. Zelensky à envisager un «cessez-le-feu rapidement», illustrant leurs divergences mais aussi celles entre Budapest et la plupart des Européens. M.Zelensky avait quant à lui insisté sur l’importance d’une «paix juste» pour son pays, rappelant que l’Ukraine exigeait pour tout cessez-le-feu le retrait complet des forces russes du territoire ukrainien et le paiement de réparations.

  • Le point sur la situation vendredi à 21heures
  • Le point sur la situation vendredi à la mi-journée

Le contexte

Live animé par Marie Slavicek

Image de couverture : Des habitantes se mettent à couvert pendant des bombardements, près de Pokrovsk, le 22août 2024. Thomas Peter / REUTERS

Ont également animé ce live: Pierre Bouvier, Jean-Philippe Lefief, Gabriel Coutagne, Romain Del Bello, Marie Pouzadoux, Louise Vallée ainsi qu’Audrey Delaporte (photos).

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Comment Moscou et Kiev utilisent des drones ?

Depuis plusieurs mois, la guerre des drones entre la Russie et l'Ukraine a pris une ampleur inégalée. Selon un rapport, publié en mai 2023 par un think tank britannique spécialisé dans les questions de défense, les Ukrainiens perdaient quelque 10 000 drones par mois sur le champ de bataille, soit plus de 300 par jour. A titre de comparaison, l'armée française dispose d'un peu plus de 3 000 avions sans pilote dans ses arsenaux.

Ukrainiens et Russes utilisent essentiellement de petits UAV (unmanned aerial vehicle, en anglais) d'origine civile, bon marché et disponibles en grand nombre. Ils servent à observer le champ de bataille et à guider les troupes ou les tirs d'artillerie ; certains sont aussi bricolés pour porter de petites charges explosives, larguées ensuite sur des tranchées ou des blindés.

Moins nombreux, les drones-kamikazes jouent également un rôle important. Dotés d’une charge explosive, ces UAV sont lancés au-dessus de la ligne de front sans objectif attribué à l’avance. Moscou utilise des drones russes Lancet-3, ainsi que des Shahed-136, de fabrication iranienne. Dépourvue d’une flotte de guerre digne de ce nom, l’Ukraine nargue l’ennemi avec des engins maritimes sans pilote, des petits kayaks guidés à distance et chargés d’explosifs (450 kilos de TNT).

Signe de l’importance des drones pour leurs opérations, les Ukrainiens comme les Russes se sont organisés pour pouvoir alimenter leurs troupes dans la durée, non seulement en achetant en masse des drones civils sur le marché, mais aussi en mettant sur pied des capacités de production endogènes. Balbutiante au début de la guerre du Donbass, déclenchée il y a dix ans, l’industrie nationale ukrainienne est depuis montée en puissance. A la fin d'août, le ministre de la transformation numérique ukrainien a annoncé qu’une copie du drone russe Lancet avait été mise au point et serait bientôt lancée sous le nom de Peroun, dieu slave de la foudre et du tonnerre.

Entravée par les sanctions occidentales, qui limitent son approvisionnement en composants électroniques, la Russie est plus à la peine. Mais, selon les services de renseignement américains, Moscou aurait toutefois commencé la construction d’une usine dans la zone économique spéciale d’Alabouga, afin d’y fabriquer des drones-kamikazes de conception iranienne, comme les Shahed-136.

Que sait-on des stocks de missiles russes ?

Il est très difficile, voire impossible, de connaître l’état actuel des stocks de missiles de l’armée russe. Les services de renseignement ukrainiens communiquent régulièrement sur le sujet, mais leurs estimations sont sujettes à caution.

Selon Andri Ioussov, porte-parole de la direction générale du renseignement du ministère de la défense (GUR), cité par Liga.net, l’armée russe disposait de 2 300 missiles balistiques ou de croisière avant la guerre et en avait encore plus de 900 au début de l’année. A ce total, s’ajoutent, d’après le porte-parole, une dizaine de milliers de missiles antiaériens S-300, d’une portée de l’ordre de 120 kilomètres, et un stock important de S-400, déclinaison plus récente d’une portée trois fois supérieure. En août, Vadym Skibitsky, numéro deux du GUR, avançait le chiffre de 585 missiles d’une portée supérieure à 500 kilomètres.

En ce qui concerne les capacités de production, elles seraient passées à une centaine de missiles balistiques ou de croisière par mois, selon plusieurs experts. En octobre, le GUR évaluait cette production à 115 exemplaires.

La Russie aurait, par ailleurs, acquis des missiles à courte portée en Iran et en Corée du Nord et continuerait à s’en procurer. Selon l’agence Reuters, qui cite plusieurs sources iraniennes, 400 missiles iraniens de la famille Fateh-110 (300 à 700 kilomètres) lui auraient été livrés depuis janvier, date à laquelle un accord aurait été conclu. On ignore combien de missiles nord-coréens la Russie s’est procuré, mais 24 ont été tirés en Ukraine entre le 30 décembre 2023 et le 7 février 2024, selon le procureur général, Andriy Kostin. D’après les experts qui ont analysé les débris et les trajectoires, il s’agit probablement de KN-23 et KN-24 d’une portée de l’ordre de 400 kilomètres.

Quid des avions de combat F-16 ?

Au début d’août, l’Ukraine a reçu ses premiers chasseurs F-16, des avions de guerre de fabrication américaine et demandé par Kiev depuis le début de la guerre. Pour le chef des forces armées, Oleksandr Syrsky, « l’utilisation efficace de ces avions modernes permettra de sauver la vie de militaires ukrainiens ». Le président du Parlement, Ruslan Stefanchuk, s’était quant à lui félicité de l’arrivée de « l’avion de combat que nous attendions, qui peut renforcer considérablement nos capacités ».

Toutefois, le 30 août, l’état major ukrainien a affirmé que l’un de ces avions s’était écrasé, et que son pilote avait été tué, en repoussant une attaque massive de missiles russes sur tout le territoire ukrainien quelques jours auparavant. Depuis le début de l’invasion russe, en février 2022, Kiev plaidait sans relâche pour que lui soient livrés des F-16 de fabrication américaine. En août 2023, le président américain, Joe Biden, avait donné son accord au déploiement de ces appareils de fabrication américaine en Ukraine, bien que les Etats-Unis ne fournissent aucun de leurs propres avions.

D’ici à 2028, 95 avions ont été promis à Kiev par les alliés : trente en provenance de Belgique, vingt-quatre des Pays-Bas, vingt-deux de Norvège et dix-neuf du Danemark. La Suède s’est aussi engagée, à la fin de mai, à envoyer un avion de type Awacs, indispensable pour l’acquisition du renseignement et la coordination d’éventuelles opérations avec des F-16.

Par ailleurs, les pilotes ukrainiens doivent être formés à ces avions de combat américains. Onze pays alliés de Kiev se sont engagés à prendre en charge des pilotes.

Quel soutien militaire ses alliés fournissent-ils à Kiev ?

Deux ans après le début de la guerre à grande échelle, la dynamique du soutien occidental à Kiev est en perte de vitesse : les aides nouvellement engagées sont en baisse sur la période d’août 2023 à janvier 2024 par rapport à la même période de l’année précédente, selon le dernier rapport de l’Institut Kiel, publié en février 2024. Et cette tendance pourrait se poursuivre, le Sénat américain peinant à faire voter des aides, et l’Union européenne (UE) ayant eu toutes les difficultés à faire adopter une aide de 50 milliards le 1er février 2024, du fait du blocage hongrois. A noter, ces deux paquets d’aide ne sont pas encore pris en compte dans le dernier bilan fait par l’Institut Kiel, qui s’arrête en janvier 2024.

Les données de l’institut allemand montrent que le nombre de donateurs se réduit et se concentre autour d’un noyau de pays : les Etats-Unis, l’Allemagne, les pays du nord et de l’est de l’Europe, qui promettent à la fois une aide financière élevée et de l’armement de pointe. Au total, depuis février 2022, les pays qui soutiennent Kiev se sont engagés à hauteur d’au moins 276 milliards d’euros sur le plan militaire, financier ou humanitaire.

En valeur absolue, les pays les plus riches se sont montrés les plus généreux. Les Etats-Unis sont de loin les premiers donateurs, avec plus de 75 milliards d’euros d’aide annoncés, dont 46,3 milliards en aide militaire. Les pays de l’Union européenne ont annoncé à la fois des aides bilatérales (64,86 milliards d’euros) et des aides communes provenant des fonds de l’Union européenne (93,25 milliards d’euros), pour un total de 158,1 milliards d’euros.

Lorsque l’on rapporte ces contributions au produit intérieur brut (PIB) de chacun des pays donateurs, le classement change. Les Etats-Unis rétrogradent au vingtième rang (0,32 % de leur PIB), bien après des pays voisins de l’Ukraine ou d’anciennes républiques soviétiques amies. L’Estonie prend la tête des aides rapportées au PIB avec 3,55 %, suivie du Danemark (2,41 %) et de la Norvège (1,72 %). Le reste du top 5 est complété par la Lituanie (1,54 %) et la Lettonie (1,15 %). Les trois Etats baltes, qui ont tous des frontières communes avec la Russie ou son alliée la Biélorussie, font partie des donateurs les plus généreux depuis le début du conflit.

Au classement du pourcentage de PIB, la France est vingt-septième, ayant engagé avec 0,07 % de son PIB, juste derrière la Grèce (0,09 %). L’aide fournie par Paris est en recul constant depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie – la France était vingt-quatrième en avril 2023, et treizième à l’été 2022.

Que sait-on des tensions à la frontière entre l'Ukraine et la Pologne ?

Depuis plusieurs mois, les relations sont difficiles entre l'Ukraine et la Pologne. Le transit des céréales en provenance d'Ukraine est au cœur des tensions. Au printemps 2022, la Commission européenne avait mis en place des « voies de solidarité » pour faciliter l'évacuation et la vente de produits agricoles ukrainiens, sans droits de douane, vers l'Afrique et le Moyen-Orient. Mais « depuis le début du conflit, ce sont près de 50 % des céréales ukrainiennes qui transitent ou achèvent leur parcours dans l'Union européenne (UE), selon la Fondation Farm, cercle de réflexion autour des questions agricoles mondiales. Or, ces céréales affichent un prix beaucoup plus bas que le blé produit en UE, notamment dans les pays d'Europe centrale ».

Arguant que ces céréales déstabilisent le marché local et donc les revenus de leurs agriculteurs, la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie avaient bloqué unilatéralement leurs importations en avril 2023. Un embargo que Bruxelles avait accepté, à condition qu'il n'empêche pas le transit vers d'autres pays et qu'il ne dure que quatre mois. Estimant que le problème de fond n'avait pas été réglé, Varsovie a décidé de ne pas rouvrir sa frontière aux céréales ukrainiennes à la fin de l'été, alors que Bruxelles estimait que l'embargo n'avait plus de raison d'être car ses analyses montraient « qu'il n'y avait plus de distorsion des marchés nationaux pour les céréales ».

Les agriculteurs polonais bloquent depuis la frontière entre l'Ukraine et la Pologne pour empêcher les camions ukrainiens d'entrer sur le territoire national, les protestataires réclamant un « embargo complet » sur les produits agricoles et alimentaires ukrainiens. Ils dénoncent notamment l'explosion de leurs coûts de production alors que silos et entrepôts sont saturés et que les prix sont au plus bas. Le président ukrainien estimait au début de 2024 que le blocus de la frontière polonaise témoignait de « l’érosion de la solidarité » envers son pays, et a réclamé des pourparlers avec la Pologne. « Seul Moscou se réjouit » de ces tensions, a-t-il aussi affirmé, dénonçant « l’apparition de slogans ouvertement pro-Poutine ».

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Guerre en Ukraine : Kiev revendique une frappe contre un dépôt de munitions dans une région russe (2024)

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